Hommage à Nic Klecker

 

Notre Commission est en deuil et profondément triste. Nic Klecker, notre Président d’honneur vient de disparaître. Il fut notre président fondateur et bien plus que cela : Nic Klecker était celui qui représentait cette Commission, qui la guidait par sa sagesse et son expérience et qui est devenu pour beaucoup d’entre nous un ami précieux. C’est une grande tristesse que nous ressentons toutes et tous aujourd’hui et que nous voulons partager avec les siens. Nic Klecker fut un pédagogue dévoué, un poète humaniste et surtout un lutteur infatigable pour la défense des droits de l’Homme. Comme il le disait lui-même, son engagement pour les droits humains, que ce soit avec Amnesty International, au sein des organes du Conseil de l’Europe et de l’Union Européenne et de notre Commission, résultait de sa volonté de « simplement rejoindre ces lutteurs malgré tout pas peu nombreux qui ne peuvent rester inactifs devant les horreurs qui gangrènent notre temps: les fanatismes, l’oppression, la torture. » Par son action, il a réussi à ce que beaucoup d’autres le rejoignent à leur tour pour partager son engagement. La Commission consultative des Droits de l’Homme était l’œuvre de Nic Klecker.

 

Dans notre chagrin nous tenons à honorer sa mémoire en soulignant simplement le message qui était toujours le sien : « Il y a lieu d’organiser mieux encore la défense des droits de l’Homme. Il faut rappeler sans cesse ces droits codifiés dans les textes qui sont la base morale des Nations Unies engageant tous les peuples de la terre. Or, on rencontre toujours la difficulté majeure, celle des Etats, des gouvernements qui ont à servir l’intérêt des citoyens, des mêmes citoyens qui prétendent servir - et qui exigent que soient servis - les droits de l’Homme, les droits fondamentaux. Amère dichotomie qui ne peut pas ne pas déranger la conscience des hommes politiques qui refusent le cynisme. Et il faudra faire en sorte qu’elle inquiète les cyniques ! Il n’y aura de salut que dans l‘éducation. Quand est-ce que l‘éducation, partout dans le monde, commencera à se conformer à ce qu’exige le Préambule de la Déclaration Universelle? Quand est-ce que les responsables politiques comprendront qu’il s’agit là d’exigences morales à ne pas laisser à quelques intellectuels et des ONG ? Et les médias sauront-ils renoncer aux frivolités et s’occuper mieux des problèmes humains qui se posent sur la planète ? »

 

Le message de Nic gardera toujours son sens et sa valeur tant que subsisteront ces trois choses qu’il détestait pardessus tout : le fanatisme, l’oppression, la torture. A chacun d’entre nous de s’engager afin qu’elles disparaissent tous les jours un peu plus. « Oui, avec Camus, c’est vouloir que l’absurdité du monde soit diminuée par l’action qui est secrète révolte, et que la dignité soit sauvée. » Merci pour tout, Nic !

 

Ses collègues et amis de la Commission consultative des Droits de l’Homme du Grand-Duché de Luxembourg

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